« Aïki n’est pas l’art de la bataille avec l’ennemi ; Ce n’est pas une technique de destruction de l’adversaire, c’est la voie de l’harmonisation du monde qui fait de l’humanité une seule nation. »
O Sensei Morihei Ueshiba, fondateur de l’Aïkido
Un art martial japonais récent sans opposition
L’aïkido est un art martial japonais, héritier de la longue tradition du combat des samouraïs. L’aïkido y ajoute, comme le judo, le principe de non-violence. Créé en 1929 au Japon par maître Ueshiba, cet art martial consiste à utiliser la force et l’énergie de l’adversaire en la retournant contre lui pour désamorcer son attaque. Ainsi, l’aïkido est composé d’un ensemble de techniques de projection et d’immobilisation, sans coup porté ni combat.
Après la seconde Guerre Mondiale, maître Ueshiba est allé encore plus loin dans le principe de non-violence. Les techniques se sont épurées à la recherche de l’efficacité et de l’harmonie. La quête du pratiquant d’aïkido n’est plus le combat et la destruction de l’autre ; L’aïkido est au contraire une voie qui permet de se connaître et de travailler sur soi-même.
Un art martial traditionnel
L’aïkido a préservé beaucoup d’éléments de l’héritage des samouraïs :
- L’étiquette (reïshiki) : ce sont l’ensemble des règles et codes qui existent dans le dojo. Leurs rôles sont multiples : sécurité, respect, concentration, honneur. L’étiquette crée dans le dojo une ambiance particulière propice à l’étude.
- La pratique des armes : L’aïkido est essentiellement constitué de techniques à mains nues. Mais Maître Ueshiba a créé les techniques d’aïkido à partir de sa maîtrise du sabre japonais et de la lance. C’est pourquoi l’aïkido intègre l’étude de ces armes au dojo avec le boken (imitation en bois du sabre japonais) et le jo (bâton en bois de 1,28 m) Pour certaines attaques on utilise aussi le tanto (couteau en bois) Nombreux sont les pratiquants d’aïkido qui sont attirés par le maniement du Katana (sabre japonais en acier) Aussi, certains cours et stage propose des initiations au Iaido (art de dégainer, couper, rengainer le sabre)
- Le hakama : le pratiquant avancé d’aïkido porte un pantalon large et ample, le hakama. Il s’agit à l’origine du pantalon qu’utilisait les samouraïs pour monter à cheval. Il fait aujourd’hui partie du costume traditionnel japonais.
Un renforcement du corps
L’aïkido est un art martial sans opposition et où le pratiquant cherche à pratiquer sans force. Cependant, l’aïkido favorise un développement harmonieux du corps :
C’est une pratique physique : on passe son temps à se déplacer, à tomber et à se relever. Résultat : on se dépense autant que lors d’un jogging d’une heure. Tous les muscles sont sollicités, le haut du corps lors des saisies et des coupes (quand on utilise ses bras comme des sabres pour parer l’adversaire), les abdominaux, les cuisses et les fessiers (quand on chute et quand on se relève) A partir de trois mois de pratique assidue, on se sent plus tonique, et on a plus de souffle.
La pratique augmente la souplesse : comme dans tous les arts martiaux, l’aïkido sollicite beaucoup la souplesse du corps et des articulations. Les chutes et roulades travaillent la souplesse du dos, les immobilisations sollicitent la souplesse des articulations des poignets et des épaules, les déplacements et postures améliorent la souplesse du bassin, des jambes et des chevilles.
Un renforcement de l’esprit
Lors de l’entraînement, on évacue les tensions et le stress accumulés dans la journée. La répétition des techniques, la recherche du mouvement juste et de la fluidité, la confrontation avec des partenaires d’âge, de sexe, de corpulence et de niveau technique différents développent la concentration, les capacités d’adaptation et d’anticipation, la persévérance. « Pour réussir face à un adversaire qui ne se laisse pas faire, il faut une bonne harmonie corps-esprit. Au début, on tâtonne mais, à mesure que l’on progresse, on prend de l’assurance et on se sent plus fort. » A la clé, plus de confiance en soi, un désir de perfectionnement et une meilleure gestion du stress, utiles aussi à l’extérieur du dojo.
Accessible à tous
Puisqu’on utilise la force physique de son adversaire, on n’a pas besoin d’être soi-même très puissant et musclé, ce qui peut séduire les femmes mais aussi les jeunes et les seniors. Comme l’apprentissage est progressif, il convient quels que soient l’âge, les capacités physiques et le passé sportif de chacun. L’essentiel ? S’entraîner régulièrement avec humilité et l’envie de se dépasser. Il faut un peu de temps pour acquérir la gestuelle, mais on progresse à son rythme et en fonction de ses capacités physiques.
Nul ne peut m’enlever ma force puisque je ne m’en sers pas